Pour les proches par Sophia Ducceschi

famille et proches

Les proches et plus particulièrement les parents vivent le T.C.A. de leur enfant comme une épreuve douloureuse où la remise en question du système éducatif arrive au premier plan d’une longue liste d’interrogations. La culpabilité est souvent au carrefour de ce bouleversement affectif et émotionnel. Un article qui s’adresse à la famille, aux parents et aux proches.

Des causes diverses

Les facteurs d’origine de ces pathologies sont multiples et, à ce jour, encore trop peu définis. Plusieurs critères vont entrer dans la composition d’une situation pouvant conduire au trouble.

Parmi ces critères, on peut isoler quelques grands axes :

  • L’inné : non pas au sens génétique du terme mais dans le sens d’une sensibilité particulière de l’individu. Chacun ne naît pas avec la même sensibilité. Tous les enfants d’une même fratrie ayant eu le même système éducatif, les mêmes conditions de vie et les mêmes événements familiaux ne développeront pas forcément un trouble du comportement alimentaire.
  • Le contexte socio culturel : pays d’origine, habitudes culturelles…
  • Les événements inhérents à l’histoire de chaque famille : les deuils, les séparations, les maladies…
  • Le système éducatif.
  • La subjectivité du vécu. Telle personne ne vivra pas tel événement, quel qu’il soit, de la même façon que son frère ou sa sœur.

Il est réducteur de considérer les parents et proches comme responsables !

Il serait donc réducteur de considérer les parents comme responsables de la maladie de leur enfant. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas de parents « parfaits » et que les « erreurs » font partie de toutes les éducations, même des mieux intentionnées. Les parents ont leur histoire et c’est avec celle-ci qu’ils vont transmettre à leurs enfants ce qui leur semble être le « meilleur ».

Contrairement à ce qui était avancé par certains auteurs il y a quelques années, les personnes souffrant de T.C.A. n’ont pas toutes été victimes de traumatismes profonds et réels tels que le sont les abus sexuels, les maltraitances infantiles…

Il est important que les parents ne figent pas leur douleur dans une culpabilité paralysante. S’ils ne sont, certes pas « fautifs », ils peuvent (doivent) néanmoins jouer un rôle déterminant dans la guérison de leur enfant (quel que soit son âge). C’est donc plutôt vers le futur et vers l’action que les parents trouveront leur place dans cette lutte contre le T.C.A.

Le fonctionnement familial et les proches

Ils devront parfois remettre en question un fonctionnement familial, un système de communication. Chaque membre de la famille devra aussi s’interroger sur la place que prend le symptôme de leur enfant dans le clan familial. Par le symptôme, l’enfant parle ; la famille pourra déchiffrer le message qu’il lui est parfois destiné. Elle pourra ensuite aider l’individu concerné par le trouble à mettre des mots sur la problématique qui n’engage pas toujours que celui qui s’exprime.

Le T.C.A. est une révolution familiale. Sa guérison est la mise en place d’un nouvel équilibre de ce système familial. C’est un chantier colossal qui débute et chaque membre de la famille peut en être l’ouvrier. Sans cette participation active, la guérison reste heureusement possible mais l’individu, seul dans son entreprise thérapeutique, connaîtra certains écueils qui pourraient lui être évités. Pour devenir actifs, les parents doivent être soutenus, informés, déculpabilisés. Leur énergie sera plus que jamais sollicitée. Il serait dommageable pour tous que celle-ci soit investie dans un passé sur lequel personne ne peut plus agir.

Enfin, Il est important que les parents sachent que l’anorexie mentale, la boulimie et les compulsions alimentaires sont des pathologies à part entière. Elles expriment un véritable trouble de la personnalité. En conséquence, il n’est pas question ici d’un manque de volonté, de manipulations intéressées ou de laxisme délibéré de la part de leur enfant.

Il est capital d’accorder à son proche une confiance totale et de s’adresser à lui en tant qu’individu et non pas seulement en tant que porteur du symptôme.

Sophia DUCCESCHI propose des psychothérapies de type analytique aux personnes en souffrance notamment dans le cadre de troubles du comportement alimentaire. Elle est aussi particulièrement investie dans la lutte contre certaines formes d’addictions. Elle propose une approche humaniste à la psychopathologie.

Son site: http://www.therapie-des-tca.com